Une petite histoire pour commencer…

Ça remue. Je commence à sentir les vagues. On dirait que j’y suis presque ! Ça tombe bien, je commence à fatiguer… 

Ça fait des heures que je nage en direction de la plage sur laquelle je suis née il y a 15 ans. Mais je dois tenir bon, ma tâche n’est pas encore terminée ! Il faut que je remonte à la surface, je commence à manquer d’air. La lune est très lumineuse ce soir ! Ça tombe bien, ça m’aidera à me guider sur la plage. Odette (une de mes cousines) me l’a bien rappelé : Une fois arrivée sur la plage, je dois faire attention aux obstacles qui m’empêcheraient de retourner à l’eau ! Elle a une amie qui à faillit y rester !  

Je crois que ma nageoire vient de toucher quelque chose…

Puis à nouveau… Oh non c’est accroché ! C’est quoi ?? Une méduse ? Je secoue un peu ma nageoire… Mais non ce n’est pas vivant ! Ça flotte, c’est souple, ça l’air léger… Je ne sais pas ce que c’est mais je ne préfère pas rester ici… Je continue, je ne suis plus très loin de la plage. Je croise encore des objets qui flottent… Je dois rester concentrée sur mon objectif. Focus. Encore quelques brasses. Je retourne sous l’eau, peut-être qu’il y aura moins d’obstacles. Bon ça va, c’est un peu mieux. L’eau a tout de même une odeur bizarre… Mais que se passe-t-il par ici ?! Ce n’est peut-être pas l’endroit idéal… Mais pourtant c’est ici que je dois le faire ! Et il est trop tard pour faire marche arrière !

L’eau est de moins en moins profonde, j’approche du bord ! J’entends les vagues claquer… Je ne reconnais pas ce bruit… On dirait qu’elles frappent quelque chose de très dur. Cela m’interpelle car je m’attendais à ce elles glissent sur le sable avec dans bruit de froissement… 

C’est bien ce que je pensais… Quelque chose m’empêche d’avancer. Je cherche une issue, je descends plus profond, je remonte… C’est dur, ça part du sol jusqu’à la surface… Les vagues me bousculent, Je ne dois pas rester ici. Sous l’eau, je longe cette espèce de rocher lisse et droit. Le temps presse… Je suis arrivée au bout du rocher droit, on dirait que c’était la bonne décision ! Il ne me reste plus qu’à suivre le sens des vagues pour trouver la plage !

Je sens le sable sous mes nageoires, et la brise qui souffle sur ma tête… J’y suis !

L’arrivée…

Je vais devoir me glisser hors de l’eau… Je n’aime pas ça ! Mon corps est lourd lorsque je suis hors de l’eau ! Mes nageoires glissent sur le sable, je dois redoubler d’effort. Je tiens bon, je me démène. Le temps presse, je le sens, mon corps me le dit. 

La préparation…

Je suis maintenant assez loin de l’eau, la place est dégagée, un peu pentue… Je pense que je suis au bon endroit. Il va falloir creuser… Allez, je m’active, ce n’est pas le moment de se relâcher. Elles sont pratiques ces pattes qui me servent de pelle ! Focus. Je creuse. Je creuse. Je creuse encore et encore. J’utilise ma patte arrière droite, puis la gauche, et puis j’alterne jusqu’à ce que le trou soit assez profond. Mais où est-ce que j’ai appris à faire ça déjà ? On s’en fiche ! Je vais leur faire un nid bien douillet à mes petits ! 

La ponte…

Assez ! Le moment est venu. Mon corps se contracte. Ça fait mal. Mon premier œuf tombe dans le trou que j’ai habilement creusé (ok je m’en suis mise partout mais pour une première je suis plutôt fière !). Un deuxième, un troisième… Dix, quinze… Ils tombent par série. La douleur est intense… Je sens du liquide qui coule de mes yeux… La douleur est encore plus intense que la fois ou j’ai eu cette chose pointue et crochue qui s’est enfoncée dans mon bec ! J’ai envie de hurler mais aucun son ne sort… Ça continue, ils sont maintenant si nombreux, au moins une centaine ! Pourvu qu’ils survivent ! 

Le départ…

On dirait que la douleur se calme. Je dépose les derniers œufs dans leur cocon de sable. Je dois maintenant recouvrir le nid. J’utilise à nouveau mes pelles… Euh mes pattes. Mais cette fois ci j’emploie les 4 et ça va plus vite ! Le sable est relativement chaud. Si ça continue ainsi, mes bébés seront des femelles. Je vais essayer de camoufler les traces pour que les prédateurs ne repèrent pas le nid. Espérons qu’ainsi mes petits seront plus en sécurité ! Odette m’a dit que seul 1 bébé sur 1000 arrive à rester en vie… ! J’aimerais tant pouvoir les aider… Mais ce n’est pas ma place. Je dois repartir. Ils devront se débrouiller sans moi, comme je l’ai fait avant eux. Il est temps de retourner dans l’eau… J’ai faim ! Oh non il va falloir que je déplace mon corps si lourd ! Allez, hisse ! On pousse ! Hisse ! Houra, voilà la mer ! Ah tiens je croise une cousine. Bon courage à elle ! Ma tâche est terminée et je suis soulagée ! Quel plaisir de retrouver les flots ! Je suis fatiguée. Je vais me laisser porter un peu puis j’irai chercher de la nourriture…

Pourquoi il faut SAUVER les tortues

« Tiens Mahalo se met au Disney ! », devez-vous penser… Évidemment que non 🙂

Je souhaitais simplement vous apporter des informations sur la ponte des tortues, et ses difficultés, de manière illustrée. Mais l’histoire de notre jeune tortue est plutôt optimiste, car je ne me sentais pas capable de lui faire subir un triste sort. La réalité n’est pourtant pas si belle. 6 des 7 espèces de tortues marines sont menacées de disparition. Et devinez qui en est la cause principale ? L’Homme bien sûr ! Et l’Homme c’est nous. Nous sommes responsables de la détresse des tortues par plusieurs biais, notamment : 

– La pollution : Les tortues prennent par exemple des sacs plastique pour des méduses et les avalent. Elles meurent alors d’étouffement. Parfois les bébés se coincent dans des bouteilles ou d’autres détritus en essayant de rejoindre la mer.

Mais la pollution signifie également changement climatique : Le sexe des tortues est déterminé par la température du sol où se trouve le nid. Si la température se réchauffe il y aura donc plus de naissances de femelles, ce qui engendrera un déséquilibre…

– Les filets de pêche : En utilisation ou à l’abandon, ils représentent un vrai danger pour les tortues. Elles s’y coincent et n’arrivent plus à remonter à la surface, et manquant d’air elles meurent asphyxiées.

– La destruction des sites de ponte due notamment à l’urbanisation. Cela rend les plages plus difficiles d’accès pour les tortues qui cherchent à pondre, mais rend également l’accès à la mer plus difficile pour les bébés qui viennent de naître.

tortue en detresse

Le développement des bâtiments de bord de mer et des routes a également pour conséquence une pollution lumineuse, qui désoriente les nouveaux nés qui tentent de rejoindre le rivage. Ils confondent ces lumières avec la lueur de la lune ou du soleil et prennent alors la mauvaise direction… Ce qui réduit encore leurs chances de survie.

– Le braconnage : Malgré leur classement sur la liste des espèces menacées, les tortues sont encore chassées pour leur viande, pour leur carapace ou pour les empailler… (Vous emporteriez ce genre de souvenir de voyage, vous ?) Leurs œufs également sont convoités, et dans certains pays ils sont considérés comme aphrodisiaques. Et bien sûr la rareté en fait un produit très cher…   

Ça vous fait mal au cœur ? Sachez qu’il est possible d’aider les tortues.

LES SOLUTIONS POUR SAUVER LES TORTUES

C’est l’Homme qui est responsable du malheur des tortues, mais c’est aussi l’Homme qui peut y remédier. Et ça commence à notre niveau à chacun. Comment ?

– En arrêtant de jeter des déchets dans la nature, utilisez les poubelles ! Et ça commence par notre papier de bonbon jeté dans la rue… Mieux encore, on trouve de plus en plus d’adeptes du zéro déchet… Très bonne idée !

– En changeant nos habitudes de consommation : manger moins (ou plus du tout) de poisson = moins de pêche. Et pour les piscivores inconditionnels, vous pouvez toujours choisir des produits issus de la pêche traditionnelle, qui fait beaucoup moins de ravages !

– En boycottant les « souvenirs » du type tortues empaillées ou objets taillés dans de la carapace (vous pourrez bien trouver autre chose pour décorer votre salon !)

– En sensibilisant votre entourage à ces solutions. Avec l’expansion des réseaux sociaux ce n’est plus très difficile !

– En participant à des actions collectives, ou à des missions de volontariat 😉

 

SAUVER les tortues grâce à une mission de volontariat

La mission que nous vous proposons au Costa Rica permet tout d’abord de mettre en sécurité les œufs. Les volontaires arpentent les plages à la recherche de nids de tortues ou de tortues qui pondent, ils récupèrent les œufs et les mettent à l’abri dans des couveuses qu’ils ont préparé au préalable. Les nids sont recouverts d’un panier et les couveuses sont constamment surveillées. Les œufs sont donc protégés des prédateurs et des braconniers. 

Une fois l’éclosion arrivée, les volontaires portent assistance aux bébés tortues afin de leur faciliter l’accès à la mer.

En parallèle, les volontaires participent régulièrement à des collectes de déchets et nettoyage des plages. Ce ne sont pas directement leurs déchets, mais des déchets renvoyés par l’océan. Lorsque c’est possible, ces déchets sont réutilisés plutôt qu’enfouis.

Enfin, toutes ces actions ont lieu dans le parc National de Tortuguero, qui est une surface protégée. Les possibilités de construction sont limitées, et le gouvernement favorise le tourisme durable. Vous participerez donc à un voyage responsable, et au développement d’un pays qui se soucie de l’avenir de la planète ! Et à force de persévérance, tous ensemble, nous parviendrons à sauver cette espèce !

Notre jeune tortue peut donc repartir tranquille, nous veillons sur sa progéniture !

 

En savoir plus sur notre mission pour les tortues au Costa Rica :

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